Atelier Gérald Ganay

Le métier de doreur sur bois

Le métier de Doreur peut être scindé en deux catégories, si le Doreur affiche son Art en donnant de l'éclat à un objet, le Restaurateur aura le soin d'être discret, d'intervenir sporadiquement avec discernement, être en mesure d'apprécier et de laisser les traces du temps n'altérants pas outre-mesure la lisibilité de l'objet afin de conserver l'intégrité historique, ne pas "inventer".

Les principales activités que le doreur sur bois est amené à effectuer sont :

  • La fabrication-reproduction : copie d’ancien, moulures, création.
  • La conservation-restauration : réparation de l'œuvre.
  • La dorure : peut s’appliquer sur différents supports tel que le bois (cadres, sièges), le staff (décor de plafonds, corniche), le métal, le bronze…

La réalisation d’une dorure passe par plusieurs étapes principales : les apprêts, la reparure, la dorure et les finitions, sachant que la dorure sur bois dite : "à la détrempe" (à l'eau) peut nécessiter jusqu’à une vingtaine d’étapes différentes.

On aura d’emblée compris, en dorure à l’eau les travaux préparatoires sont nombreux et délicats. Ils conditionnent la beauté du résultat final. Entrons à présent un peu plus dans le détail.

L'Histoire de la dorure

Sarcophage d'un roi egyptien
Sarcophage d'un roi egyptien

L’histoire du métier remonte à l’époque des égyptiens, dès 2250 avant JC qui utilisaient déjà la feuille d'or sur les sarcophages et autres objets de l'époque, utilisant des dorures et apprêts identiques à ceux réalisés aujourd’hui.

L'or est connu depuis la haute antiquité, on le retrouve notamment sur des œuvres liturgiques recouvrant les divinités mayas, égyptiennes ou reflétant les rayons du soleil sur les coupoles des églises orthodoxes.

Sa rareté, son éclat incomparable et son inaltérabilité en ont fait un matériau mythique, tantôt attribut de la perfection et de l’illumination divines, tantôt symbole de puissance et de richesse.

Louis XIV - Roi de France, œuvre d'Hyacinthe Rigaud
Louis XIV - Roi de France, œuvre d'Hyacinthe Rigaud

La dorure sur bois ne connaîtra toutefois son apogée qu’au XVIIème et XVIIIème siècle grâce aux rois, princes et bourgeois qui s'approprient les qualités esthétique de l'or pour décorer leurs demeures. C’est ainsi que le caractère religieux est délaissé au profit d’un esthétisme décoratif.

Louis XIV ordonna que son mobilier soit réalisé en or. Il fallait suivre la mode du roi ce qui a conduit les nobles et les bourgeois à démocratiser le métier de doreur jusque dans le mobilier (miroirs, cadres, baromètres, fauteuils, chaises, consoles etc...). C'est ainsi que le bois doré triompha dans les édifices religieux, mais aussi dans les palais et les châteaux : cadres de tableaux et de glaces, consoles, sièges, baromètres, lustres, boiseries et carrosses brillent d’un éclat incomparable.

Héritiers de cette tradition, la plupart des doreurs exercent aujourd’hui leur Art dans le respect des techniques anciennes. Parmi ces techniques, la dorure à la détrempe occupe une place particulière : c’est elle qui a conféré à la dorure sur bois et au métier de doreur ses lettres de noblesse. Longue et délicate, elle est la seule à restituer dans leur finesse et leur vivacité les détails d’une ornementation en bois sculpté et à créer des effets de volumes grâce à l’alternance de brunis (brillances) et de mats.


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